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Auguste Poulet-Malassis, éditeur alençonnais d’avant-garde
January 22, 2016 damir

Auguste Poulet-Malassis, éditeur alençonnais d’avant-garde

Album illustré d’aquarelles de Laurent Paturaud

Préface de Madame Christine Roimier, Maire d’Alençon

Édité par la Ville d’Alençon, 2007
Format : 21 x 29,7. Broché. 48 pages. Prix : 15 €

En 1857, Auguste Poulet-Malassis jeune éditeur et imprimeur alençonnais d’avant-garde publie trois chefs-d’œuvre de la poésie romantique : Les Odes funambulesques de Théodore de Banville, Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire et Émaux et Camées de Théophile Gautier. Dès lors, le Courrier de Paris célèbre ses livres racés avec cette formule magique : C’est de l’Orne aujourd’hui que nous vient la lumière…

En 2007, la Ville d’Alençon rend hommage à son audacieux entrepreneur, rénovateur de la typographie française au fil de cet album illustré retraçant l’indéfectible soutien d’Auguste Poulet-Malassis à Charles Baudelaire dont les Fleurs du Mal sont injustement censurées.

Dès 1888, Alphonse Daudet fait revivre les habitués de la Brasserie des Martyrs, sur les flancs de la butte Montmartre, dans Trente ans de Paris à travers ma vie et mes livres :
Voici Charles Baudelaire, un grand poète tourmenté en art par le besoin de l’inexploré, en philosophie par la terreur de l’inconnu. Victor Hugo a dit de lui qu’il a inventé un frisson nouveau. Et personne, en effet, n’a fait parler comme lui l’âme des choses ; personne n’a rapporté de plus loin ces fleurs du mal, éclatantes et bizarres comme des fleurs tropicales qui poussent gonflées de poison, dans les mystérieuses profondeurs de l’âme humaine. (…) Correct et froid, d’un esprit coupant comme l’acier anglais, d’une politesse paradoxale, à la brasserie il étonnait les habitués en buvant des liqueurs d’outre-Manche en compagnie de Constantin Guys le dessinateur ou de l’éditeur Malassis.

Un éditeur comme on n’en fait guère, celui-là : spirituel et curieusement lettré, il mangeait royalement une belle fortune de Province à imprimer les gens qui lui plaisaient. Mort aussi, mort en souriant, peu fortuné, mais sans une plainte.
Et je ne songe pas sans émotion à cette tête narquoise et pâle, allongée par les deux pointes d’une barbe rousse, un Méphistophélès du temps des Valois…