2025 : Hommage à Claude Bernès, expert de Marie Vassilieff

2025 : Hommage à Claude Bernès, expert de Marie Vassilieff
October 12, 2025 Veronique Herbaut

Claude Bernès devant une toile de Marie Vassilieff, Fondation Beyeler, 2016

Hommage à Claude Bernès

Expert de Marie Vassilieff, Claude Bernès (1er janvier 1941 à Beyrouth 1er octobre 2025 à Pessac) vient de nous quitter. Benoît Noël et Véronique Herbaut présentent leurs condoléances à sa sœur qui a veillé sur ses dernières années.

Claude Bernès rencontre tôt le docteur Pierre-Raoul Germain, mécène de Marie Vassilieff et de sa compatriote Marie Vorobieff, dite « Marevna ». En 1977, Claude Bernès acquiert lors de la succession du médecin de Mios (Gironde) nombre d’œuvres et d’archives et commence une exploration minutieuse de l’École de Paris, tout en étant agent d’assurances. Sa documentation facilite les recherches de Billy Klüver et de Julie Martin, en 1989, pour leur livre phare : Kiki et Montparnasse (1900-1930). Le couple l’invite au lancement du livre à New York et lui font rencontrer Robert Rauschenberg ou la collectionneuse Kitty Meyer qui lui offre un dessin de Cy Twombly. Claude Bernès prête des œuvres de Marie Vassillieff aux expositions L’Avant-Garde au féminin (Artcurial – 1983), Regard sur l’Avant-Garde Russe (Château de Tanlay – 1993) et Marie Vassilieff (1884-1957) – Eine russische Künstlerin in Paris (Das Verborgene Museum – Berlin – 1995).

Il combat, en 1996, avec l’association Les amis du 21 avenue du Maine, un projet immobilier compromettant la survie de l’impasse dans laquelle Marie Vassilieff créa son académie d’art et une cantine durant la Première Guerre mondiale pour les artistes impécunieux dont Amedeo Modigliani, Chana Orloff, Maria Blanchard ou Ossip Zadkine. Ce combat gagné, sa collection sert de base à la première exposition du Musée du Montparnasse : Marie Vassilieff en ses murs (1998) puis Claude Bernès travaille avec Sylvie Buisson, Jean Digne et Stéphanie Suffren à de nombreuses expositions de ce musée dont Montparnasse noir 1906-1966 – Amours en contre-jour en 2006. Il établit des certificats d’expertises et ayant étendu ses archives à l’histoire des Ballets suédois ou au peintre de la Ruche Wladimir Polissadiw, il reçoit généreusement conservateurs et chercheurs internationaux. Il est enchanté de collaborer à la restitution d’une exposition historique : À la recherche de 0,10 – La dernière exposition futuriste de tableaux à la Fondation Beyeler (2016) puis à l’exposition Paris de la Modernité du Petit-Palais (2023).

Il cosigne avec l’historien d’art Benoît Noël, le livre de référence sur son artiste de prédilection : Marie Vassilieff – L’œuvre artistique – L’Académie de peinture – La cantine de Montparnasse (Éditions BVR – 2017). Déçu par la fermeture du Musée du Montparnasse, en 2013, suite à un plan d’économies des élus parisiens, il se réjouit que l’ancien atelier de Marie Vassilieff soit désormais le siège de l’Association AWARE et lui communique des documents pour ménager une bonne place à Marie Vassilieff dans l’anthologie Paroles d’artistes femmes qui vient de sortir aux éditions de la Martinière. Bien présente à la Biennale de Venise 2022 dans la section : La seduzione del cyborg, Marie Vassilieff ne sera pas oubliée au printemps 2026, toujours grâce à lui, dans l’exposition Peggy Guggenheim in London : The Making of a Collector de la Fondation Guggenheim.

Voir également :
Exposition Marie Vassilieff à Rueil-Malmaison