EDITIONS BVR

Marie Vassilieff (1884-1957)
November 6, 2017 Veronique Herbaut

Marie Vassilieff  (1884-1957)

L’œuvre artistique – L’académie de peinture – La cantine de Montparnasse

par Claude BERNÈS et Benoît NOËL

Format : 22 x 30 cm
224 pages – 280 illustrations couleur
ISBN 978-2-9556296-2-8
Prix public : 29,00 €

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Résumé

Fille de propriétaires terriens, Marie Vassilieff naît à Smolensk en Russie, en 1884. Formée à l’Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg, elle arrive à Paris en 1905. Élève de l’Académie Matisse, elle participe aux Salons des Indépendants et d’Automne avec des tableaux cubistes colorés, salués par Guillaume Apollinaire. Après avoir fondé deux académies liées à une société d’art et de littérature russe, elle ouvre la sienne dans une impasse perpendiculaire au 21 de l’avenue du Maine. Les premiers membres sont l’Espagnole Maria Blanchard et la Yougoslave Hélène Dorotka, les Russes Xenia Boguslawskaja, Ossip Zadkine, Maruschka de Anders et Chana Orloff, la Galloise Nina Hamnett, l’Italien Amedeo Modigliani, l’Américain Charles Douglas, le Lituanien Jacques Lipchitz ou le Hongrois Hunt Diederich. En 1913 et 1914, Fernand Léger y donne deux conférences remarquées sur la peinture contemporaine. En 1914, elle crée une cantine populaire pour les artistes et les modèles de Montparnasse, fréquentée par les artistes susdits et Marc Chagall, Matisse, Picasso, Tsugouharu Foujita, le couturier Paul Poiret, Jean Cocteau, André Gide, Léon Trostki ou Serge de Diaghilev, le fondateur des Ballets russes.

En octobre 1915, elle ferme sa cantine et retourne en Russie où elle participe à deux expositions mythiques : la Dernière exposition futuriste de tableaux 0,10 de Pétrograd où Kasimir Malevitch expose son fameux Carré noir sur fond blanc et l’exposition moscovite Magasin où ses premières poupées côtoient les œuvres suprématistes de Vladimir Tatline, Alexandra Exter ou Alexandre Rodtchenko. Rentrée en France, André Salmon lui accorde, en juillet 1916, neuf tableaux, signe de son aura d’alors, à l’exposition L’Art Moderne en France sise chez Paul Poiret. Picasso y montre enfin les Demoiselles d’Avignon. Suite à la réouverture de sa cantine, elle accueille, le 14 janvier 1917, le mémorable Banquet Braque réunissant Marcelle et Georges Braque, Jeanne et Fernand Léger, Picasso et le mannequin Pâquerette, Matisse, Modigliani, Blaise Cendrars, André Derain, Juan Gris, Max Jacob ou Beatrice Hastings.

Devenue mère en 1917, elle peint d’étincelants portraits de son fils Pierre et ses poupées sont célébrées à Berlin, New York et Londres où Peggy Guggenheim l’invite à exposer. Elle lance le parfum Arlequinade avec Paul Poiret, coud des costumes pour les Ballets suédois de Rolf de Maré, crée un « mobilier baroque » pour l’exposition des Arts décoratifs de 1925 ou enlumine deux piliers de la brasserie La Coupole. Prodigue pour les arts de la scène, elle y est auteure, danseuse, décoratrice ou marionnettiste pour les compagnies de Claude et Philippe-Marie Duboscq, Maria Riccotti et Enrico Prampolini, Geza Blattner ou Louise Lara et Édouard Autant. Pour ces derniers, elle conçoit le costume en rhodoïd des comédiennes incarnant les Voyelles du sonnet d’Arthur Rimbaud, représenté dans un théâtre de l’Exposition Paris-1937. Sensuelle et mystique, elle alterne dessins érotiques et représentations sacrées. Active jusqu’au bout, elle met à profit la commande d’un service de table pour réaliser des sculptures en céramique dont une Femme futuriste d’une sidérante verdeur. Lorsqu’elle décède à Nogent-sur-Marne en 1957, André Dunoyer de Segonzac, Marc Chagall ou Foujita adressent un mot de sympathie au capitaine d’aviation Pierre Vassilieff pour saluer la Mère Courage de Montparnasse.

Les auteurs

Claude BERNÈS

Bien qu’il n’ait aucun lien de parenté avec elle, Claude Bernès fleurit tous les ans la tombe de Marie Vassilieff. Collectionneur tombé sous son charme depuis près de 40 ans, il se présente volontiers comme « l’amoureux transi », « le veuf » jaloux de l’artiste.

Jacques Sabarthez, un ami d’enfance, lui présente un jour le docteur Pierre-Raoul Germain, un collectionneur érudit et philanthrope. Bien que très âgé et presque aveugle lors de leur entrevue, le docteur Germain lui dévoile avec enthousiasme l’ensemble de sa collection, ravi de bénéficier de l’attention d’un jeune homme avide de connaissances. Esprit curieux, le docteur Germain s’est intéressé aux objets les plus variés, collectant avec la même ferveur des tableaux de maîtres, des incunables et de modestes souvenirs. Tout au long de sa vie, il a fréquenté de nombreux artistes, qu’il a soutenus financièrement. Claude Bernès découvre parmi ses œuvres les toiles de Marie Vassilieff, qui a séjourné chez lui à plusieurs reprises comme sa compatriote Marie Vorobieff. Il est immédiatement conquis par son sens de la couleur qui enfièvre les trames cubistes de ses premières toiles et façonne ses compositions ultérieures.

En 1977, la succession du docteur Germain est un tournant dans la vie de Claude Bernès. Bien que sans le sou, il décide d’acquérir certaines des œuvres thésaurisées par le docteur. Il jette son dévolu sur plusieurs vases du grand céramiste bordelais René Buthaud, sur des panneaux de bois conçus par Jean Dunand pour le paquebot Normandie et sur un somptueux vase en cuivre laqué du même auteur. Il achète également ses premières œuvres de Marie Vassilieff.

Depuis ces premiers émois, Claude Bernès a fait de la défense de l’œuvre de Marie Vassilieff la cause d’une vie. Il cherche sans répit peintures, dessins, photographies, affiches, lettres et tous documents susceptibles d’éclairer l’œuvre et la vie de l’artiste. Il amasse ses trouvailles dans son appartement, devenu le réceptacle de son inextinguible passion.

De bibliographie en bibliographie, Claude Bernès s’est aventuré dans un travail de recherche vertigineux. Peu à peu, sa documentation s’est élargie et constitue désormais un fonds de référence sur l’École de Paris et les avant-gardes de 1900 à 1939 dont les Ballets suédois. Depuis sa collaboration avec Billy Klüver et Julie Martin, auteurs de l’ouvrage Kiki et Montparnasse (1900-1930) qui lui ont fait rencontrer, entre autres, Robert Rauschenberg, il s’implique dans de nombreux travaux de recherche et accueille avec la même chaleur conservateurs, historiens de l’art et étudiants. Pour faire rayonner l’œuvre de Marie Vassilieff, Claude Bernès prête volontiers aux commissaires d’expositions. Citons : L’avant-garde au féminin à Artcurial-Paris (1983), Marie Vassilieff – Eine Russische Künstlerin in Paris au Verborgene Museum de Berlin (1995), Marie Vassilieff dans ses murs au Musée du Montparnasse à Paris (1998), L’École de Paris – La part de l’autre au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris (2000), In search of 0,10 à la Fondation Beyeler de Riehen (2015) ou Fernand Léger – Le beau est partout au centre Beaubourg-Metz (2017).

Benoît NOËL

Chercheur indépendant, Benoît Noël est docteur en Histoire de l’Art (1992-Sorbonne). Journaliste pigiste et enseignant au Centre d’Histoire de l’Art (CEHA) de Chatou durant ses études, il fut le conservateur contractuel du Musée Fournaise de Chatou (Yvelines) de 1992 à 1997. Il y produisit le film : La Maison Fournaise, Impressions, réalisé par Ingrid Janssen et lauréat du Grand Prix des Musées de France (DMF) en 1993. Citons les expositions : L’Absinthe, mythe et réalité (1993) ; André Derain, de Chatou à Chambourcy (1995) ; Maurice Leloir : de Guy de Maupassant à Douglas Fairbanks (1995) ou Ferdinand Bac, d’un siècle à l’autre (1996).

Depuis 1995, Benoît Noël est l’auteur d’une vingtaine d’essais sur l’histoire des arts des XIXe et XXe siècles et sur l’histoire des spiritueux. Conseil en ingénierie culturelle d’entreprises privées et de collectivités publiques, il enseigne depuis l’an 2000, la Communication visuelle à l’Académie Charpentier, rue de la Grande-Chaumière (Paris).

Benoît Noël a rencontré Claude Bernès, collectionneur et expert de Marie Vassilieff, lors de la rédaction de son livre : Fernand Léger – Un Normand planétaire, Prix Yves et Hélène de Labrusse 2015. Séduit par l’œuvre de cette artiste d’exception, il a accepté avec joie de l’écrire grâce notamment aux précieuses archives de Claude Bernès.

Flacon du parfum Arlequinade conçu par Marie Vassilieff pour Paul Poiret en 1923, Projet de couverture pour La Bohème du XXe sièce, mémoires de Marie Vassilieff, Tête de Jean Börlin, danseur des Ballets suédois.

Marie Vassilieff, en 1922, dans son atelier du 21 av. du Maine (Montparnasse).

Poupées-portraits de Matisse et Picasso (1930)

Nu aux bas noirs, huile sur toile, 1913

Enfant avec un âne, huile sur toile, 1920